Couvent des Carmélites - Découvrez qui sont ceux qui restaurent le Couvent !
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Rencontre avec les ouvriers qui restaurent la toiture
Dans ce deuxième article, nous découvrirons les ouvriers de l'entreprise HERIAU qui travaillent sur la restauration de la toiture.
L'entreprise
Hériau couverture est basée à Cornillé près de Vitré, en Ile-et-Vilaine. Ils utilisent des matériaux anciens tels que le cuivre par exemple.
Au cours de ces 70 années d'existence, l'entreprise a été amenée à réaliser de nombreux chantiers de restauration, comme des églises, manoirs, châteaux et habitations.
Pour retrouver plus de détails sur l'entreprise de couverture et son savoir-faire, rendez-vous sur leur site internet.
Qui sont-ils ?
Sylvain est originaire de la région et exerce depuis une quinzaine d'année. Son père était déjà couvreur. C’est donc tout naturellement qu’il s’est orienté, lui aussi, vers la profession.
Lors de chantiers sur lesquels il a pu travailler dans la Sarthe, il s’est essayé à la pose de la tuile mais nous avoue qu'il préfère de loin travailler l’ardoise.
Alexandre n’est pas originaire de la région et a commencé sa vie professionnelle en préparant un diplôme de plombier-chauffagiste.
Puis il arrive en Bretagne et découvre l’ardoise.
Il suit une formation de couvreur et le devient à vingt ans, puis intègre l'entreprise Hériau, dans laquelle il est depuis 13 ans. Ce métier est une révélation pour lui et cela devient un métier passion.
Tous les deux adorent ce qu’ils font. Ils ont des chantiers « SUPER » et travaillent principalement dans le grand Ouest.
Les détails de la toiture du Couvent
Une fois la charpente posée, deux nouvelles personnes entrent en action sur la toiture du Couvent des Carmélites.
Ils ont relayé les charpentiers et installent les voliges sur lesquelles seront fixées les ardoises, Sylvain et Alexandre sont donc les deux couvreurs à s'occuper de cette partie de la chapelle.
Le Couvent des Carmélites est un bâtiment historique et les travaux s’effectuent sous les spécifications de l’Architecte des Bâtiments de France et de la conservation régionale des monuments historiques. Il faut donc travailler et utiliser les matériaux les plus proches de ceux utilisés au XVIIème siècle. Dans le cas du Couvent, tous les matériaux employés sont les mêmes que l'on utilisait à l'époque.
Sylvain et Alexandre ont utilisé des ardoises d’Angers. En réalité cette ardoise vient d’Espagne car en France on ne trouve pratiquement plus cette belle ardoise. Elle mesure 32 centimètres sur 22 centimètres et fait 5 millimètres d’épaisseur. Pas de crochets habituels sur la toiture mais de jolis clous en cuivre à têtes plates et d’une hauteur d’environ 3 centimètres. Deux clous maintiennent l’ardoise avant qu’elle ne soit recouverte par la suivante.
Les gouttières sont également en cuivre maintenues à la toiture par des lattes, elles aussi faites en de cuivre. Elles sont rondes et larges beaucoup plus grosses que nos gouttières modernes.
Une fois les ardoises montées au sommet de la toiture, les couvreurs posent les faîtières faites de plomb. Elles mesurent environ quatre-vingt-huit centimètres de long et ont une extrémité mâle et une extrémité femelle pour pouvoir s’emboiter.
Des tiges rondes, également en cuivre sont enfoncées au sommet des faîtières et maintiennent le tout en place. Afin de parachever la pose de ces faitières, on plâtre le sommet de la toiture avant de fixer le tout.
Alexandre pose les faitières
Il nous reste à parler des épis de faîtage dont la fonction première est de protéger le poinçon de la charpente contre les infiltrations d’eau pluviales. Tout comme les faîtières, les épis sont en plomb et sont très épurés et terminés par une simple boule.
Un savoir-faire et un amour de la précision
En conclusion Sylvain et Alexandre sont de véritables artisans aux gestes précis et à l’œil averti. Tout au long du chantier, ils doivent adapter leur technique et leur savoir-faire aux multiples problèmes rencontrés sur un tel chantier.
Il faut voir la précision des découpes d’Alexandre occupé à protéger les lucarnes de toit contre des infiltrations, ou bien le temps passé juché tout là-haut à poser ses faîtières.
Alexandre travaille le pliage autour d'une lucarne
Sylvain quant à lui s’adapte avec un calme olympien aux situations les plus difficiles tels que les raccordements de toits qui partent dans tous les sens, rien ne semble le perturber…
Pliage et pose de zinc sur le haut des lucarnes et bases recouvertes de cuivre ou de plomb assurent l'étanchéité de la toiture
Les rebords des six grandes fenêtres du bâtiment ont été également protégés par des plaques de plomb.
Les regarder travailler est un véritable plaisir car tous leurs gestes expriment leur talent et leur amour du travail bien fait.